Intelligence Artificielle et progrès médical

par Jean-Pierre Briot

Directeur de recherche émérite, CNRS – Sorbonne Université

Membre du Bureau de l’ARSER

 
Cet éditorial a pour objet de faire le point sur les avancées et les perspectives d’utilisation des techniques d’intelligence artificielle pour la médecine, et en particulier les séquelles de la radiothérapie.

Permettez-moi tout d’abord de rappeler que l’IA (intelligence artificielle) est un des domaines de l’informatique et a été projetée dès son début, dans les années 1950. Elle inclut (mais n’est pour autant pas réduite à) des techniques d’apprentissage statistique (appelés « réseaux de neurones artificiels »), qui ont connu une progression fulgurante et constante à partir de 2012, du fait de la conjonction de trois facteurs : progrès techniques, disponibilité d’énormes masses de données grâce au Web, et disponibilité de grandes ressources pour des calculs intensifs grâce à des processeurs adaptés bon marché. Des exemples d’applications quotidiennes sont la reconnaissance de visages, la traduction et la prévision météorologique.

Plutôt que de rédiger cette analyse par moi-même, il m’a paru tentant de demander à ChatGPT, l’agent conversationnel créé par la société Open AI, et très médiatisé depuis quelques mois. Avant cela, il m’a semblé utile de résumer les principes de son fonctionnement.

– Son premier module GPT (acronyme de Generative Pre-trained Transformer) a pour fonction l’apprentissage statistique du langage (pouvant dialoguer en plusieurs langues, dont le français). GPT est une architecture de très grande taille (dite profonde) de réseau de neurones artificiels. Son entraînement est de type « apprentissage supervisé », consistant à apprendre à prédire les mots suivants d’une phrase, à partir d’une quantité énorme de textes, et ainsi la syntaxe et la structure du langage. Le résultat est un générateur de texte, encyclopédique.

– Le second module a lui pour fonction la génération du dialogue et utilise une autre technique d’apprentissage machine, appelée apprentissage par renforcement, où des experts humains évaluent les réponses générées par le système, lui permettant ainsi d’apprendre progressivement des réponses et dialogues de plus en plus affinées.

Les résultats sont assez impressionnants, même si des limites, certaines profondes, existent et pourraient faire l’objet d’un autre éditorial ! Bonne lecture !

Ci-dessous la transcription intégrale du dialogue initié avec ChatGPT le 23 mars 2023

– Question (Q) : Veuillez s’il-vous-plaît résumer les principales avancées de l’IA au progrès médical

– Réponse (R-IA) : L’IA a apporté de nombreuses avancées dans le domaine de la médecine, notamment :

 

  1. Diagnostic assisté par ordinateur : Les systèmes d’IA peuvent aider à diagnostiquer des maladies en analysant des images médicales telles que les radiographies, les scanners et les IRM, ainsi que les symptômes et les antécédents médicaux du patient.
  2. Détection précoce de maladies : Les algorithmes d’IA peuvent être utilisés pour détecter des signes précoces de maladies telles que le cancer et les maladies cardiovasculaires, permettant un traitement plus efficace.
  3. Personnalisation des traitements : L’IA peut être utilisée pour analyser les données du patient et fournir des recommandations de traitement personnalisées, en fonction des antécédents médicaux, des symptômes et des résultats de tests.
  4. Robotique médicale : Les robots peuvent être utilisés en chirurgie, en aidant les chirurgiens à effectuer des procédures plus précises et plus sûres.
  5. Surveillance des patients : L’IA peut être utilisée pour surveiller les patients à distance, détecter les changements dans leur état de santé et prévenir les complications.
  6. Découverte de médicaments : Les algorithmes d’IA peuvent être utilisés pour identifier des composés prometteurs pour le développement de médicaments, en analysant de grandes quantités de données.

Ces avancées de l’IA dans le domaine de la médecine ont le potentiel de transformer la manière dont les maladies sont diagnostiquées, traitées et gérées, permettant une médecine plus précise et personnalisée.

– (Q) : Merci, avez-vous des informations plus précises sur la façon dont l’IA pourrait aider à guérir les effets collatéraux de la radiothérapie lorsqu’elle a été utilisée pour lutter contre le cancer ?

-(R-IA) : Oui, l’IA peut aider à guérir les effets collatéraux de la radiothérapie en optimisant la dose de rayonnement délivrée aux tissus sains environnants lors du traitement du cancer.

L’irradiation des tissus sains peut causer des effets secondaires, tels que des brûlures cutanées, des douleurs et des troubles de la fonction organique. Les médecins doivent donc trouver un équilibre délicat entre la dose de rayonnement nécessaire pour détruire les cellules cancéreuses et la dose qui peut endommager les tissus sains environnants.

C’est là que l’IA peut intervenir. Les systèmes d’IA peuvent analyser les images médicales du patient, telles que les scanners et les IRM, pour cartographier les tissus sains environnants et déterminer les zones qui nécessitent une réduction de la dose de rayonnement. Ensuite, ils peuvent utiliser des algorithmes d’optimisation pour ajuster la dose de rayonnement délivrée aux tissus sains tout en maintenant une dose suffisante pour traiter le cancer.

En utilisant l’IA pour optimiser la dose de rayonnement, les médecins peuvent réduire les effets secondaires pour les patients, améliorer les résultats du traitement et réduire les coûts des soins de santé. En fin de compte, cela peut contribuer à améliorer la qualité de vie des patients atteints de cancer et à améliorer leur survie.

– (Q) : Plus précisément, on pourrait classer les types de problèmes collatéraux de la radiothérapie en deux types : (1) la fibrose, sur la peau, les nerfs et les vaisseaux sanguins et (2) la nécrose, sur les os. Comment pensez-vous que l’IA pourrait aider à guérir ou au moins à atténuer chacun de ces deux types de problèmes ?

– (R-IA) : (1) Fibrose : L’IA peut aider à guérir ou à atténuer les effets collatéraux de la radiothérapie sur la fibrose en optimisant la dose de rayonnement délivrée aux tissus sains environnants. Les systèmes d’IA peuvent analyser les images médicales pour cartographier les tissus sains environnants et déterminer les zones qui nécessitent une réduction de la dose de rayonnement. Les algorithmes d’optimisation peuvent ensuite ajuster la dose de rayonnement délivrée aux tissus sains tout en maintenant une dose suffisante pour traiter le cancer. En réduisant la dose de rayonnement sur les tissus sains, l’IA peut aider à réduire la probabilité de développer une fibrose, ce qui peut contribuer à améliorer la qualité de vie des patients.

(2) Nécrose : La nécrose osseuse est une complication rare mais potentiellement grave de la radiothérapie, qui peut causer des douleurs osseuses sévères et des fractures. L’IA peut aider à identifier les patients qui sont les plus à risque de développer une nécrose osseuse après la radiothérapie, en analysant les images médicales pour évaluer la densité minérale osseuse et d’autres facteurs de risque. Cela permet aux médecins de surveiller les patients de près et de prendre des mesures préventives, telles que l’utilisation de traitements médicamenteux pour renforcer les os. En outre, l’IA peut être utilisée pour optimiser la dose de rayonnement délivrée aux os, en réduisant le risque de développer une nécrose osseuse tout en maintenant une dose suffisante pour traiter le cancer. Cela peut aider à améliorer les résultats du traitement et à réduire les effets secondaires pour les patients.

– (Q) : Merci beaucoup pour ces informations. Je vais montrer votre texte en l’état pour un éditorial du site web de l’ARSER, notre association de recherche, qui signifie Association pour la Recherche sur les Séquelles de la Radiothérapie, en mentionnant bien sûr que vous êtes à l’origine de ces informations. Vous démontrez ainsi une avancée potentielle de l’IA au progrès médical (et à tout domaine) en matière de fourniture interactive et personnalisée d’informations.

– (R-IA) : Je suis ravi d’avoir pu vous aider avec ces informations. N’hésitez pas à utiliser ce texte pour votre éditorial sur l’ARSER, en mentionnant bien sûr que les informations ont été fournies par ChatGPT, une intelligence artificielle formée par OpenAI. Je suis convaincu que l’IA peut jouer un rôle important dans l’amélioration des soins de santé en fournissant des outils d’analyse et de traitement avancés pour aider à guérir les effets secondaires de la radiothérapie et d’autres traitements médicaux.
 

Une radiothérapie « sans complication » a-t-elle vu le jour ?

par Marie-Catherine VOZENIN,

Cheffe du Laboratoire de Radiooncologie du CHUV | Centre hospitalier universitaire vaudois
Professeure associée au service de Radio-Oncologie,
Centre hospitalier universitaire vaudois et Université de Lausanne
Présidente de l’ARSER Suisse

La radiothérapie est utilisée depuis plus d’un siècle pour traiter le cancer, seule ou associée à une chirurgie ou chimiothérapie. Avec les progrès technologiques, la radiothérapie a évolué régulièrement pour devenir aujourd’hui l’un des outils les plus performants et rentables dans la lutte contre le cancer, avec la moitié des patients atteints de cancer traités à un moment donné de la prise en charge.

Au cours des deux dernières décennies, les avancées technologiques (traitement plus ciblé, guidé par informatique) ont transformé la radiothérapie en un traitement précis et personnalisé. Néanmoins, le traitement de tumeurs plus résistantes, pouvant nécessiter une dose de radiothérapie plus importante pour obtenir un contrôle tumoral, reste limité par le risque de complications au niveau des tissus sains en raison du risque de séquelles chez les long-survivants du cancer et/ou par la progression du cancer par développement d’une récidive locale ou la survenue de métastases.

Par conséquent, la poursuite de l’amélioration de la radiothérapie par une radio-sensibilisation sélective de la tumeur reste le défi actuel de la communauté des chercheurs et médecins en radio-oncologie. Les dernières décennies ayant fait des progrès grâce à l‘amélioration des machines (passant du Cobalt à l’accélérateur linéaire) ou de l’utilisation de chimiothérapie radio-sensibilisante comme le cisplatine ou l’immunothérapie.

Dans ce contexte depuis quinze ans, mon équipe a conceptualisé et mis en œuvre une nouvelle approche en radiothérapie basée sur l’utilisation d’une irradiation à ultra-haut débit de dose (UHDR) qui permet de délivrer la dose d’irradiation en une fraction de seconde, alors que la radiothérapie standard nécessite plusieurs minutes. Nous avons appelé cette nouvelle méthode la radiothérapie FLASH (en anglais FLASH-RT). En plus d’être très rapide, la FLASH-RT a renversé nos connaissances en permettant de tuer les cellules tumorales sans complication au niveau des tissus sains.

Pour pouvoir proposer ce traitement chez l’homme, des défis techniques (pour réaliser le haut débit) doivent être encore relevés. Pour cela nous collaborons avec le meilleur de la physique mondiale : les physiciens d’accélérateurs du CERN en Europe, du PSI en Suisse et du SLAC aux USA. Nous progressons en parallèle vers des essais « cliniques » en traitant des animaux de compagnie (chats et chiens) malades de cancer en collaboration avec les vétérinaires. Aujourd’hui, de nombreuses équipes à travers le monde ont suivi cette nouvelle approche et notre communauté scientifique a pu montrer l’intérêt de la FLASH-RT dans plusieurs modèles précliniques (en recherche fondamentale). Enfin, nous travaillons avec enthousiasme dans mon laboratoire à la compréhension des mécanismes (« comment ça marche ») afin que la FLASH-RT puisse dans un avenir proche être proposée aux patients atteints de cancer dans les meilleures conditions de sécurité et d’efficacité.

 

Des séquelles radio-induites reconnues « maladie rares »

Lors de notre dernière Assemblée Générale du 26 mai 2018, Roselyne NICOLAS, Responsable des Relations extérieures de l’ARSER, nous a informés de l’avancement de ses relations avec ORPHANET pour la reconnaissance des séquelles de la radiothérapie en tant que « Maladies rares ». Nous avons alors pris l’engagement de développer les efforts nécessaires pour étendre cette reconnaissance aux principales complications graves de la radiothérapie.

Quatre mois plus tard, après plusieurs entretiens avec notre Présidente, le Pr Sylvie DELANIAN, le Comité scientifique et médical d’ORPHANET a pris la décision de créer les deux entités « maladies rares » suivantes :

– Plexopathie radio-induite – ORPHA:521123  https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/Disease_Search_Simple.php?lng=FR
– Ostéoradionécrose mandibulaire – ORPHA:521127   https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/Disease_Search_Simple.php?lng=FR

Nous pouvons dire que nous sommes particulièrement émus de ce résultat, parce ce qu’il s’agit de deux thèmes vraiment importants pour lesquels le Pr Sylvie DELANIAN a consacré 20 ans de sa vie professionnelle. Nous remercions vivement ORPHANET pour avoir entendu nos messages au bénéfice des patients dits « longs-survivants » du cancer.

Alors, Oui, c’est une victoire !

Soyons en fiers ! Et surtout heureux pour tous les patients concernés par ces séquelles !

Pourquoi, sommes-nous si contents ?

Parce que ce référencement par ORPHANET va renforcer la connaissance et la reconnaissance des séquelles de la radiothérapie, ce qui est l’un des buts de l’ARSER.

Pour information, ORPHANET a été créé en France en 1997 afin de rassembler les quelques connaissances disponibles sur les maladies rares pour améliorer le diagnostic, le soin et le traitement des patients. Cette initiative est devenue un effort européen à partir de l’an 2000, financée par des fonds de la Commission européenne : ORPHANET s’est progressivement transformé en un Consortium de 40 pays répartis en Europe et à travers le monde.

Au cours des 20 dernières années, ORPHANET est devenu la source d’information de référence sur les maladies rares. En tant que tel, ORPHANET s’engage à aider tous les publics à accéder à une information de qualité sans que ceux-ci se perdent parmi la pléthore d’informations disponibles en ligne, de fournir les moyens d’identifier les patients atteints de maladies rares et de contribuer à générer des connaissances en produisant des données scientifiques massives, réutilisables et informatisées.

Le travail d’ORPHANET tend à atteindre trois objectifs principaux :

Améliorer la visibilité des maladies rares dans les domaines du soin et de la recherche en développant la nomenclature d’ORPHANET (chaque maladie reçoit un numéro ORPHA unique) qui est intégrée dans les systèmes d’information de santé et de recherche.

Fournir des informations de haute qualité sur les maladies rares et de l’expertise afin de permettre le même accès à la connaissance pour toutes les parties prenantes, car les patients atteints de maladies rares sont éparpillés dans le monde entier, tout comme le sont les experts en maladies rares.

Contribuer à la production de connaissances sur les maladies rares : assembler les pièces du puzzle fournies par des experts provenant du monde entier, allant des professionnels de soins de santé et des chercheurs, jusqu’à des représentants de patients et des professionnels du secteur médico-social. (Voir : https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/Education_AboutOrphanet.php?lng=FR )

Que peut apporter, au quotidien, cette classification « maladie rare » de la plexite radio-induite et l’ostéoradionécrose mandibulaire aux patients qui en sont atteints ?

ORPHANET n’a pas encore développé les informations spécifiques à ces deux nouveaux référencements. Cependant on trouve sur son site un document, régulièrement mis à jour, qui s’intitule « Vivre avec une maladie rare en France ? » https://www.orpha.net/orphacom/cahiers/docs/FR/Vivre_avec_une_maladie_rare_en_France.pdf

Ce document exhaustif compte 71 pages, ce qui pourrait freiner sa lecture, mais il est très structuré. Sa division en nombreux chapitres permet d’aller directement au sujet qui intéresse le lecteur.

Vous y trouverez les aides (humaines, financières et techniques) et les prestations permettant aux personnes atteintes de maladies rares (en situation de handicap ou non) et à leurs proches d’avoir un accompagnement et une évolution dans la société la plus proche possible de celle des personnes valides.

Nous avons noté la prise en charge des maladies rares par l’assurance maladie (Chapitre I. B. page 17), en particulier la reconnaissance en affection longue durée (ALD) (chapitre I. B. 3. Page 18) avec remboursement par l’assurance maladie des soins pour les maladies rares, mais aussi prise en charge possible des frais de transport (I. B. 5 page 22).

La reconnaissance « maladie rare » facilite également l’obtention de la Carte Mobilité Inclusion (CMI) qui a pour but de faciliter la vie quotidienne en permettant de bénéficier de certains droits notamment dans les transports. Elle remplace progressivement depuis le 1er janvier 2017, les cartes d’invalidité, de priorité et de stationnement. (II. A. 1. Page 25)

En résumé, cette classification « maladie rare » de la plexite radio-induite et l’ostéoradionécrose mandibulaire devrait permettre aux patients qui en sont atteints d’améliorer leur vie au quotidien grâce à la reconnaissance de leur problème de santé, mais aussi d’en parler à leurs médecins pour les impliquer dans cette (re)connaissance.

Cette avancée a été possible également grâce aux adhérents de l’ARSER. Si vous, lecteur, vous souhaitez nous rejoindre et être informé régulièrement de nos démarches, il vous suffit de cliquer sur Bulletin d’adhésion dans la colonne de droite et de nous renvoyer votre adhésion complétée.

A bientôt ? Plus nous serons nombreux, plus notre voix pourra se faire entendre !

Bien cordialement.
Jean-Bernard Froidure
Secrétaire général

Radioprotection

3ème Rencontres Radioprotection dans le domaine médical : Professionnels, usagers, tous concernés. Lille, 14/11/2017

Le mardi 14 novembre 2017, se sont tenues à Lille les « 3èmes Rencontres Radioprotection dans le domaine médical – Professionnels, usagers, tous concernés ». L’ARSER a été invitée par l’organisatrice des Rencontres, Anita Villers, Présidente de l’Association Environnement et Développement Alternatif (EDA), Jean-Pierre Briot, Chargé Relations extérieures et Délégué île de France nous a représentés.

La Journée était très bien organisée et d’une richesse et qualité rares, structurée en tables-rondes réunissant des spécialistes, avec un spectre large : des aspects institutionnels et réglementaires de la protection, aux aspects scientifiques, techniques, de formation, et bien sûr médicaux, entre autres les mérites et effets collatéraux éventuels de la radiothérapie. 25 intervenants et 160 participants.

Notre présentation s’insérait dans la table-ronde « Améliorer la protection des patients et de leur entourage ». Plutôt qu’une présentation institutionnelle, nous avons préféré ancrer et illustrer les motivations, questions traitées et actions de l’ARSER, par un point de vue patient (le nôtre !), tout en le corrélant aux objectifs et actions de l’ARSER, qui étaient affichées sur l’écran. Nous avons soulevé la question du suivi des « longs survivants » et de l’intérêt d’anticiper des lésions radio-induites, dont les symptômes peuvent apparaître après la période éventuelle de rémission considérée complète et définitive.

                                      

Nous avons eu un certain nombre de retours très positifs de participants ainsi que de l’organisatrice, Anita Villers, sur notre intervention et sur l’ARSER. Signalons que certains exposés ont été une source d’informations très intéressantes et de contacts. Nous citerons notamment : Xavier Mirabel (radiothérapeute, Centre Oscar Lambret, Lille) et Thierry Sarrazin (physicien médical, Centre Oscar Lambret, Lille), sur la radiothérapie et ses effets ; Michel Bourguignon (conseiller, IRSN, Fontenay-aux-Roses), sur la réponse individuelle aux rayonnements ionisants ; Esther Bouche (physicienne médicale, Centre Léonard de Vinci, Douai), sur les progrès techniques et thérapeutiques des plateformes de radiothérapie robotisées (CyberKnife) ; Olivier Guipaud (chercheur en radiobiologie, LRMed/IRSN, Fontenay-aux-Roses), sur les progrès scientifiques pour anticiper et réduire les impacts des radiothérapies ; Noëlle Mathieu (chercheure en radiobiologie, LRMed/IRSN, Fontenay-aux-Roses), sur les espoirs de la thérapie cellulaire utilisant les cellules souches pour le traitement des lésions radio-induites.

 

ORN – Ostéoradionécrose Mandibulaire – De bonnes nouvelles pour les patients !

Le Pr Sylvie Delanian, notre Présidente, a été invitée pour présenter « son » traitement PENTOCLO dans le cadre d’un enseignement européen sur la prise en charge de l’ostéoradionécrose mandibulaire. Son intervention s’est tenue au sein du 53ème Congrès de la Société Française de Stomatologie, Chirurgie Maxillo-Faciale et Chirurgie Orale à Marseille, le vendredi 6 octobre 2017.

Cette conférence ORN, organisée à Marseille par le Pr Isabelle BARTHELEMY, a été des plus constructives. La session entière a été consacrée à l’ostéoradionécrose mandibulaire : avec les interventions du Pr Laurent DEVOIZE en chirurgie orale et du Pr Claire MAJOUFRE chirurgienne maxillo-facial.

Tous deux ont rapporté une expérience très positive de la pratique du PENTOCLO l’un à Clermont-Ferrand, l’autre à Bordeaux, initiée depuis la conférence inaugurale donnée par le Pr Sylvie Delanian à la Société Française de Cancérologie Cervico-Faciale de 2013 en Belgique.

Ainsi, le travail réalisé à l’hôpital Saint Louis a reçu un vif succès dans sa nouvelle version « saison 3 » incluant un traitement d’entretien.

Il est à noter aussi que 3 thèses de médecine ont été écrites en France sur l’intérêt du PENTOCLO dans l’ORN entre 2011 et 2017 (Caen, Lyon, Clermont Ferrand).

Deux thèses de médecine/odontologie sont aussi en préparation à l’étranger à Barcelone et Londres, en parallèle avec des conférences en Maxillo-Facial. Ces invitations pour faire connaître/enseigner le traitement médical (PENTOCLO) ont été diligentées par la Société Catalane (28/01/2017) et la Royal Society of London (10/11/2017).

Donc, de bonnes nouvelles pour les patients !

Jean-Bernard Froidure, Secrétaire général

 

Encore des avancées tangibles concernant l’ORN – Ostéoradionécrose Mandibulaire !

Le Pr Sylvie Delanian, Présidente de l’ARSER, est intervenue ce vendredi 10 novembre 2017 lors des controverses (débats) scientifiques de l’UCLH (University College London Hospitals) présidées par le Pr Mark McGurk Consultant en chirurgie buccale et maxillo-faciale et chirurgien de la tête et du cou.

Londres a fait honneur à la « French touch ». En effet, les chirurgiens maxillo-faciaux et dentistes de Grande Bretagne ont montré que l’association Pentoxifylline-Tocopherol après extraction dentaire est efficace dans la prévention de l’ostéoradionécrose mandibulaire. Cet essai positif, construit à partir des travaux menés par le Pr Delanian, est une belle avancée pragmatique.

De plus, il est envisagé de débuter un essai anglais PENTOCLO pour traiter l’osteoradionécrose mandibulaire avérée, calqué sur l’expérience de l’hôpital St-Louis !

Enfin, le Pr Delanian a présenté les résultats du traitement médical sans chirurgie, par PENTOCLO suivi de consolidation pour les fractures mandibulaires sur osteoradionécrose, ce qui a « décoiffé » l’auditoire…

L’ARSER est heureuse de vous communiquer ces informations positives et encourageantes. Hauts les cœurs !

Jean-Bernard Froidure, Secrétaire général

Le Pr Sylvie DELANIAN en direct sur « Allô Docteurs » France 5

A revoir en Replay :
http://www.allodocteurs.fr/emissions/allo-docteurs/allo-docteurs-du-30-05-2017_26326.html

L’émission ALLÔ DOCTEURS, du mardi 30 mai sur France 5, a été consacrée aux effets secondaires de la radiothérapie.

Pendant 35 minutes, le Pr Sylvie DELANIAN, Présidente de l’ARSER, est intervenue en direct avec les animateurs Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse.

Le Dr Cécile CHÂTEL, Membre du Conseil scientifique de l’ARSER, Praticien hospitalier, Odontologiste, Service de chirurgie maxillo faciale, d’odontologie et de chirurgie plastique au CHU de Grenoble a été interviewée sur le sujet de l’ostéoradionécrose mandibulaire et des soins dentaires après radiothérapie.

A revoir en Replay :
http://www.allodocteurs.fr/emissions/allo-docteurs/allo-docteurs-du-30-05-2017_26326.html

Mardi 30 mai, le Professeur Sylvie DELANIAN en direct sur France 5.

Mardi 30 mai 2017 à 14 h, l’émission ALLÔ DOCTEURS, sur France 5,
sera consacrée aux effets secondaires de la radiothérapie.

Pendant 35 minutes, le Pr Sylvie DELANIAN, Présidente de l’ARSER, interviendra en direct avec les animateurs Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse.

Le Dr Cécile CHÂTEL, Membre du Conseil scientifique de l’ARSER, Praticien hospitalier, Odontologiste, Service de chirurgie maxillo faciale, d’odontologie et de chirurgie plastique au CHU de Grenoble sera interviewée sur le sujet de l’ostéoradionécrose mandibulaire et des soins dentaires après radiothérapie.

A voir ! En direct ou en Replay.

Cancer, que de progrès

Dr Stephane VIGNES, MD. Chef de Service de l’Unité de Lymphologie, Centre de Référence des maladies vasculaires rares Hôpital Cognacq-Jay, 75015 Paris. Email : stephane.vignes@cognacq-jay.fr

Opération de Halstedt, mastectomie emportant le muscle pectoral, « bombe au cobalt », chimiothérapie lourde postopératoire pendant 1 an… Tous ces traitements ont aujourd’hui disparu de la prise en charge du cancer du sein localisé. C’était il y a 40 ans, c’est à la fois lointain et proche. A l’époque, c’était le prix de la guérison. Que de chemin parcouru depuis ces premiers traitements !

Des progrès dans la chirurgie du sein avec des exérèses partielles, des mastectomies respectant les muscles, des curages axillaires plus économes dont le développement de la technique du ganglion sentinelle, une radiothérapie plus ciblée et moins dosée, des chimiothérapies adjuvantes plus brèves et associée à de nouveaux anti-émétiques faisant disparaître le spectre des vomissements… Oui des traitements mieux tolérés, plus efficaces… mais toujours aussi éprouvants physiquement et moralement.

Les effets indésirables étaient en effet beaucoup plus fréquents et graves avec les traitements anciens, avec des complications précoces mais surtout tardives, invalidantes, comme le lymphœdème, parfois très volumineux et/ou associé à une atteinte neurologique du plexus brachial. Dans certaines études anciennes, près de 100% des femmes avaient un lymphœdème du membre supérieur après traitement d’un cancer du sein !
Il peut aussi s’y associer des douleurs neuropathiques de plexite, d’intensité variable et de traitement difficile, traitement entraînant lui-même des effets indésirables comme somnolence et troubles mnésiques.

Heureusement, ces effets indésirables sont peu fréquents à ce jour. Ils touchent cependant encore les populations traitées il y a de nombreuses années et parfois aussi celles traitées plus récemment. Le retentissement est très important, psychologique, fonctionnel, social et professionnel. Le cancer est guéri, presque oublié, mais les séquelles persistent, ne s’oublient pas rappelant la maladie causale. Ces séquelles ne guérissent pas et peuvent même s’aggraver avec le temps, majorant la gêne et le handicap.

Il est nécessaire de s’y intéresser, de ne pas les minimiser, d’entendre les patients qui en souffrent, de les prendre en charge de façon spécifique dans le cadre de l’après cancer. La recherche est indispensable dans ces domaines, pour mieux prendre en compte et comprendre ces effets indésirables, d’essayer de trouver des traitements, « de faire progresser la science » comme on dit, afin d’améliorer la qualité de vie des patients guéris du cancer.

En marche vers une radiothérapie sans séquelle ?

Dr Marie-Catherine VOZENIN, PhD. Directeur du Laboratoire de Recherche en Radio-Oncologie. CHUV de Lausanne, Suisse.

Ces dernières décennies ont permis l’émergence de traitements très efficaces contre le Cancer avec aujourd’hui une survie très longue de patients traités et guéris du cancer. Ces patients dits « longs-survivants » se trouvent alors potentiellement confrontés à des séquelles induites par les traitements qui comprennent la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie, l’hormonothérapie, et maintenant les thérapeutiques ciblées.

Ces séquelles par définition « non cancéreuses » peuvent affecter de manière significative la qualité de vie et sont encore trop souvent non ou mal diagnostiquées, mal évaluées et considérées comme incurables, voire comme un moindre mal. Pourtant, cette question va modifier la vie de ceux qui en sont touchés. Eviter les séquelles de la radiothérapie, tout en détruisant le cancer, a toujours été la préoccupation des Oncologues Radiothérapeutes.

Ainsi dès le début de la radiothérapie il y a plus d’un siècle maintenant, les pionniers ont cherché à développer l’effet différentiel induit par la radiothérapie : c’est-à-dire le moyen pour détruire une tumeur maligne tout en protégeant les tissus sains voisins. Ce souci a conduit à administrer la radiothérapie étalée et fractionnée en plusieurs séances de fraction quotidienne de 2 Gy plutôt qu’une séance unique.

Aujourd’hui les améliorations apportées par la physique médicale et l’imagerie permettent d’exploiter au mieux cet effet différentiel. Cependant, ce potentiel d’amélioration par la technologie a atteint ses limites générant un résultat insatisfaisant pour les patients. De nouvelles approches ont été envisagées et nécessitent une recherche active en Radiobiologie.

En France et en Europe, cette recherche est peu soutenue ; c’est un domaine méconnu et sans doute assez peu rentable au niveau industriel : ainsi, de petits groupes de chercheurs et médecins motivés et innovants travaillent en collaboration forte. Plusieurs nouvelles stratégies sont en développement ou en cours de validation dans le cadre de programme de recherche expérimentaux :
Certains groupes de chercheurs travaillent sur la mise au point de tests prédictifs qui permettraient une sélection plus précise et adaptée de la radiothérapie en fonction de la radiosensibilité de chaque patient.
D’autres chercheurs envisagent de modifier complètement les modalités d’administration des rayons pour augmenter l’effet différentiel.
D’autres encore proposent des traitements à base de cellules souches qui permettraient de régénérer l’organe déficient.
Enfin certains ont étudiés les mécanismes qui conduisent aux séquelles et ont pu les bloquer voire réduire avec des médicaments. Les preuves formelles de leur efficacité sont en cours dans le cadre d’essais thérapeutiques réglementés.

Ces nouvelles pistes sont porteuses d’espoir, mais souvent très longues à mettre en place et valider. Un soutien fort des équipes de recherche compétentes dans ce domaine est ainsi indispensable dans les prochaines années. De plus la formation de jeunes chercheurs et médecins sensibilisés à ces questions est essentielle pour faire aboutir ces efforts et nouveaux traitements à la disposition des patients.